S’il y’a bien des plantes à adopter dans une routine de soins et d’hygiène on ne peut plus naturelle, c’est bien les plantes à savon. Ces herbes qui au contact de l’eau, produisent une mousse plus ou moins abondante (selon les plantes) et possèdent de réelles capacités nettoyantes, lavantes et dégraissantes. Et ça, c’est grâce aux saponosides que ces plantes contiennent! 

La particularité des plantes à savon, c’est qu’elles sont généralement toxiques. Elles étaient d’ailleurs utilisées autrefois comme « poison » par les pêcheurs pour stupéfier les poissons afin de les attraper plus facilement. 

Beaucoup de plantes très riches en saponines ne sont pas consommées, surtout les parties les plus concentrées en saponines. Mais elles possèdent toutefois de nombreuses propriétés au delà de leur fonction de plante-savon. Si tu veux prendre par voie orale une plante riche en saponines, demande conseil auprès d’un herboriste ou tout autre spécialiste des plantes avant de l’ingérer. 

Ce que je te recommanderais personnellement, c’est de l’utiliser en externe. 

Les saponosides ou saponines possèdent à la fois une partie hydrophile (qui aime l’eau) et un partie hydrophobe lipophile (qui aime l’huile). Ce qui signifie qu’une partie des molécules est soluble dans l’eau et l’autre dans la graisse. C’est pourquoi les plantes riches en saponines sont capables d’enlever saletés et graisses sur les vêtements, le corps ou encore les cheveux. on peut aussi utiliser la plupart d’entre elles pour nettoyer naturellement les objets, les surfaces de travail, la vaisselle… 

Utilisées autrefois pour laver le linge, se laver le corps ou les cheveux, les plantes à savon ont été adoptées par les peuples anciens dans les quatre coins du monde. Il en existe sur presque tous les continents. À chaque continent son savon végétal. 

Ma mère m’a fait découvrir l’une d’entre elles, dont je n’ai pas encore réussi à trouver le nom scientifique. Elle ne fait pas partie de la liste de plantes évoquées ici car je ne sais comment la nommer. Maman m’a raconté qu’autrefois, la plante était utilisée lorsqu’ils allaient se baigner au ruisseau. Elle ne poussait pas bien loin des bords d’eau, il était donc facile de s’en procurer juste avant de prendre sa douche dans la nature. La Nature est bien faite n’est ce pas? 

C’est aussi le cas de la Saponaire officinale qui pousse à l’état sauvage en Europe et en Amérique du Nord. Elle pousse elle aussi généralement près des cours d’eau. C’est une plante dont j’avais déjà parlé ICI.  

1- Saponaire officinale

  • Le mot Saponaire vient de “savon” (du latin saponem)
  • La saponaire contient des saponines (surtout présentes dans le rhizome) qui moussent au contact de l’eau.  
  • Indice de mousse > 1000 (parties aériennes) ou > 2000 (racines

Utilisée autrefois par les romains pour laver le linge, la saponaire est utilisée encore aujourd’hui, surtout par les adeptes du retour au naturel. La plante peut être utilisée pour se laver les cheveux tout en douceur. Quelques feuilles et racines fraîchement cueillies ou achetées en herboristerie, froissées et trempées dans de l’eau froide, ou alors on prépare une décoction, on laisse reposer quelques minutes à quelques heures avant de l’utiliser. Voilà un beau savon liquide qui en plus d’être économique est entièrement biodégradable!

La Saponaire a par ailleurs des propriétés dépuratives, diurétiques, cholérétiques et vermifuges. On l’emploie contre les rhumatismes et la goutte, contre certaines dermatoses, maladies de la peau telles que l’acné. Elle est donc aussi prise en interne, en respectant les doses recommandées. 

2- Savon à petites fleurs (chlorogalum parviflorum)

Encre appelée Savonneuse à petites fleurs, cette plante originaire de la Californie pousse dans les prairies et les bois et fleurit d’Avril à Juin. 

Il existe très peu d’ouvrages et d’expériences faites avec cette plante. La partie utilisée ici est le bulbe de la plante. 

3- Lierre grimpant

Parmi les plantes à savon de notre liste, le lierre grimpant est sans doute la plante la plus disponible. Si tu vis en occident, tu la rencontres partout, quelque soit la saison. Toujours verte, cette liane grimpante que j’aime par ailleurs utiliser pur préparer des soins anti-cellulite (Voir quelques recettes anti-cellulite ICIICI et ICI) contient entre 2 à 6% de saponines dans ses feuilles. Elle est utilisée depuis les temps anciens pour laver les linges délicats. 

J’avais posté une suggestion de recette de lessive au Lierre grimpant dans cet article ICI.

Et je fais l’éloge de cette plante de la beauté dans cet article: https://nature-plantes-et-beaute.com/lierre-grimpant-eloge-a-une-plante-anticellulite-et-minceur/

4- Sapindus mukorossi

Les espèces appartenant au genre Sapindus contiennent toutes des saponines, dans des proportions variables.  L’espèce la plus connue et la plus utilisée de toutes est le Sapindus mukorossi. Les fruits sont populaires à travers le monde comme noix de lavage. Ils sont utilisés comme alternative naturelle aux lessives chimiques du commerce. Il suffit de placer quelques noix dans un p’tit sac et le déposer ensuite dans le tambour de la machine à laver. Pour que ce soit efficace il faut ne faut pas laver en dessous de 30°.  Ils pourraient contenir jusqu’à 37% de saponines. 

Les noix peuvent aussi être trempées dans de l’eau chaude, qu’on fera ensuite mousser avant d’y tremper son linge si on préfère une lessive à la main.

on s’en sert aussi pour se laver les cheveux et la peau. C’est alors sous forme de poudre qu’elle est le plus souvent utilisée en cosmétique. Dans l’univers de la cosmétique elle est connue sous le nom de Reetha ou Aritha. Au delà de ses capacités lavantes et nettoyantes, la poudre de Reetha a des propriétés assainissantes et purifiantes sur la peau, ainsi que sur les cheveux, en combattant efficacement les pellicules. 

5- L’Endod, Phytolacca dodencandra L’HÉRIT.

Parmi les « plantes à savon » d’Afrique, celle-ci est l’une des plus riches en saponines.(Jusqu’à 25% de saponines dans les fruits) 

ENDOD est aussi appelé African soap berry et est utilisé dans la médecine traditionnelle africaine.  

Comme purgatif chez les humains et les animaux, comme vermifuge, contre les problèmes intestinaux tels que la diarrhée et douleurs abdominales, et il est par ailleurs laxatif.

Le jus de feuilles, et parfois les racines et les fruits broyés, s’appliquent sur les plaies et s’emploient pour les maladies de la peau comme la teigne, la gale, l’eczéma, le psoriasis, la lèpre, les furoncles et le vitiligo. Le jus est cicatrisant et hémostatique.

En Côte d’Ivoire et dans le sud du Nigeria, on confectionne une soupe ou une sauce à base des jeunes pousses et des jeunes feuilles et en R.D. du Congo, les feuilles se cuisent comme un légume.

Les fruits séchés, réduits en poudre et mélangés à de l’eau, produisent un détergent moussant, utilisé traditionnellement en Ethiopie, en Somalie et en Ouganda pour faire la lessive ainsi que pour laver le corps. Selon certains sources ethnobotaniques, on obtient du savon à partir des cendres de plantes brûlées dans le sud du Nigeria, ou à partir des feuilles fraîches en Angola.

Ce que je retiens de cette plante, c’est qu’elle va être un 2 en 1 pour les peaux à problèmes qu’elle est capable 1-De nettoyer en douceur sans agresser, 2-De soigner. 

6- Blighia sapida

Kaa ou Kaa foufoué en Baoulé

Atian ou Atian foufoué chez les Ashantis

Atuanbi par les Ébrié de Côte d’Ivoire

Finzan chez les Malinkés

Tia chez les Gouros

Au Benin, les feuilles sont utilisées dans le traitement de la fièvre et des vertiges, les rameaux dans celui de l’hépatite, de la cirrhose et de l’amygdalite.  En médecine traditionnelle en Côte d’Ivoire, Blighia sapida est largement employé pour traiter la fièvre jaune, l’épilepsie et divers maux. 

La plante est présente dans toute l’Afrique de l’ouest jusqu’en Afrique centrale : Cameroun, Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Gabon, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Mali, Nigeria, Sao Tomé-et-Principe, Sénégal, Sierra Leone, Togo

Les Fruits encore verts moussent dans l’eau, Utilisés par les Krobos du Ghana comme savon pour la lessive (et comme mordant en teinture). Même si les fruits verts moussent beaucoup plus que les fruits mûrs, ce sont bien ces derniers que je te recommande car les fruits verts sont beaucoup trop toxiques si ingérés accidentellement. J’ai testé et adopté la coque de fruits mûrs et elle nettoie tout aussi bien. En plus les coques des fruits une fois séchés sont riches en Potasse et on utilise les cendres en Afrique pour faire du savon. Au Nigéria, les graines sont aussi utilisées pour faire du savon traditionnel.

Depuis que j’ai découvert l’Ackee il y’a quelques années, je l’ai expérimenté de mille et une façons. À partir du seul fruit, j’ai pu obtenir jusqu’à 4 produits dérivés. J’en ai parlé en formation et je le ferai également dans la Newsletter privée. Si tu n’es pas encore abonnée à la Newsletter, rejoins-nous pour recevoir les informations que j’y partage en exclusivité. 

J’ai fait plusieurs vidéos sur l’Ackee, tu peux les retrouver sur ma chaîne Youtube African Beauty Herbs 

Aki, Ackee le fruit
J’ai fait des tests avec l’Ackee, j’ai été bluffée! Tu truveras le premier test dans cette vidé sur la chaîne Yutube: 

 

Dans la même veine, il y’a le Bois de panama, Quillaya saponaria, et le Sapindus saponaria qu’on trouve dans les Caraïbes et en Afrique de l’ouest et centrale, qui ont été, elles aussi largement utilisées pour nettoyer et le sont encore aujourd’hui.

Rien qu’en Afrique, ce n’est pas moins d’une dizaine de plantes médicinales riches en saponines qui étaient utilisées comme nettoyant naturel.

Ces plantes sont juste fascinantes!

As-tu déjà utilisé une plante-savon?

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